Découvrons la faune sauvage

Il n’existe qu’une seule espèce de tigre au monde ! C’est-à-dire en Asie puisque ce félin, n’est présent que sur ce continent, et encore, sur un territoire extrêmement réduit de nos jours. Cette espèce est... ???  …le Tigre tout simplement ou Panthéra tigris.

Cependant au sein de l’espèce furent reconnues 8 sous-espèces dont 3 ont déjà disparues depuis ces 70 dernières années :

- Le Tigre de Bali (Panthéra tigris balica) : disparu dans les années 1940, était le plus petit des tigres au monde avec seulement 90 à100 kg pour les mâles.

- Le Tigre de la Caspienne (Panthéra tigris virgata) : disparu dans les années 1970, d’assez grande taille, son ventre était très clair.

- Le Tigre de Java (Panthéra tigris sondaica) : disparu dans les années 1980, il était physiquement assez proche du Tigre de Sumatra qui survit encore aujourd’hui.

Les 5 sous-espèces survivantes sont :

- Le Tigre de Sumatra (Panthéra tigris sumatrae) : le plus petit des tigres encore vivant avec 100 à140 kg pour les mâles. Son marquage est très foncé et ses rayures sont doubles.

- Le Tigre de Chine (Panthéra tigris amoyensis) : 130 à175 kg chez le mâle, le plus rare aujourd’hui puisque sa population est estimée à entre 20 et 0 individus. En 1950 Mao Tse Tung le déclara nuisible et cette sous-espèce fut massacrée pendant trente ans. L’interdiction de le chasser proclamée en 1979 ne fut peut-être pas assez prompte pour le sauver : cela fait plusieurs années que l’on ne l’observe plus dans la nature…

- Le Tigre d’Indochine (Panthéra tigris corbetti) : 150 à195 kg pour le mâle.

- Le Tigre du Bengale (Panthéra tigris tigris) : 180 à250 kg (mâle), appelé aussi Tigre royal ou Tigre des Indes.

- Le Tigre de Sibérie (Panthéra tigris altaica) : dont la particularité intéressante est d’être … ?

…le plus gros tigre et même félin au monde ! avec pas moins de 200 à300 kgchez les mâles. Bien que sa poitrine soit assez blanche il est orange tigré de noir comme les autres. Et non, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, le Tigre de Sibérie n’est absolument pas blanc !

Il vit certes dans des pays souvent froids et enneigés mais pour mieux supporter ces pressions environnementales il est très gros, avec des membres  proportionnellement à sa taille un peu plus courts que les autres sous-espèces de tigre afin d’éviter une trop grande déperdition de chaleur. Sa fourrure peut aussi en hiver mesurer jusqu’à11 cmd’épaisseur.

Alors c’est quoi un Tigre Blanc ?  

Le Tigre blanc n’est pas un albinos (ses yeux sont bleus et non rouges) mais est tout de même le fruit d’une "erreur" génétique très rare qui engendre une absence de coloration du pelage.  Cette "erreur de la nature"  est rapidement "réparée" en milieu naturel car on peut imaginer qu’un jeune tigre blanc dans la jungle est vite repéré par les prédateurs. Car oui, certains prédateurs, tels les dhôles, n’hésitent pas à harceler un Tigre pour lui dérober sa nourriture ou l’un de ses petits si celui-ci présente une particularité propre à le remarquer. Il n’y a donc aucun tigre blanc adultes dans le monde naturel.

Alors pourquoi en voit-on autant dans les zoos ?

C’est en 1951 qu’un bucheron indien aperçoit un jeune tigre du Bengale blanc. Dès le lendemain des chasseurs abattent sa mère et ses frères et sœurs de portée afin de se saisir de ce petit mâle tout blanc. Il fut alors "recueillit" par le Maharadja de Rewa qui le nomma Mohan.

Lorsqu’il fut en âge de se reproduire, Mohan est présenté à Begum, une jeune femelle tigre du Bengale rousse (tout ce qu’il y avait donc de plus normale).  Ils eurent deux portées dont les petits étaient tous roux.

Mohan fut alors présenté, en période de reproduction, à l’une de ses filles, Radha, et ils engendrèrent certains jeunes qui présentaient la même particularité génétique que leur père.

C’est donc en faisant reproduire Mohan avec ses filles puis petites filles ainsi qu’entre frères et sœurs (progéniture de Mohan) que le Maharadja obtient la lignée des Tigres blancs du Bengale !

Le riche Maharadja fut très certainement intéressé par le prix auquel il pouvait alors vendre cet animal unique (et si peu naturel) aux zoos et aux cirques de l’époque…

Depuis, les quelques centaines de tigres blancs, nés en captivité, descendent tous de Mohan, un même mâle d’origine et sont issus de croissement au sein de la même famille. Autant dire que les tigres blancs d’aujourd’hui présentent une consanguinité extrêmement importante et préoccupante.

Cette consanguinité est si importante que la majorité des tigres blancs sont victimes d’une malformation crânienne qui les fait loucher. Mais cela est presque anecdotique devant un problème bien plus grave : une immunité déficiente qui les rend sensibles à de nombreuses maladies…

Certains établissements, afin de diluer le pourcentage de consanguinité, ont entrepris le croisement entre un tigre blanc (du Bengale donc) avec des tigres d’autres sous-espèces.

D’autres encore, afin d’avoir des spécimens extraordinaires, ont fait se reproduire le tigre blanc génialement attractif avec un tigre de Sibérie, à la taille prodigieuse.

Une grande partie des tigres blancs n’appartiennent donc aujourd’hui à aucune sous-espèce ; ce sont des hybrides appelés zoo tigers : les tigres de zoo.

Cependant, le tigre blanc fait vendre… il attire dans les zoos et fait des entrées, il est vendu en peluches et autres produits dérivés… il n’est pas l’ambassadeur d’une sous espèce disparut mais juste une publicité mercantile…

NON, le Tigre Blanc n’est pas une espèce, une sous-espèce en voie de disparition ; c’est au contraire une variété de couleur en voie d’apparition dans les zoos !

Les différentes associations mondiales (WAZA) et européennes (EAZA) des zoos demandent depuis plusieurs années que la reproduction des ces individus soit fortement limité. Mais certains zoos continuent encore, dans un souci d’attractivité commerciale.

La place dans les zoos du monde n’est pas illimitée et ces tigres blancs occupent de nombreux enclos, qui seraient mieux employés à présenter des tigres roux,  "normaux", des cinq sous espèces encore existantes mais en danger extrême de disparition, partout sur son aire de répartition.

Capture des deux jeunes femelles nées au parc afin de les peser  et vacciner

Cependant, il faut effectivement aux zoos des espèces emblématiques et attractives afin de continuer à faire venir les presque 300 millions de visiteurs européens par an. Les zoos privés doivent vivre et ce sont les entrées visiteurs qui les y autorisent. Les zoos du monde doivent sensibiliser le public et c’est en les attirant avec certains animaux "hors du commun" qu’ils pourront y parvenir.

Mais ne soyons pas berné par des informations trompeuses, souvent par manque de détail, devenons un public, non pas de consommateurs visuel d’animaux, mais d’amateurs éclairés d’une nature qui nous est encore fort peu connue et de plus en plus rare…

Pour un tout petit mieux comprendre les mécanismes génétiques de cette coloration, je vous invite sur le petit article "un peu de génétique chez les tigres ?". Vous pourrez y tourver les différents cas de croisement chez ces tigres.