Découvrons la faune sauvage

Découvrons la faune sauvage

Les pélicans : une technique de pèche bien particulière

 

 

 

Un corps corpulent, de longues et larges ailes et un long bec muni d'une volumineuse poche extensible caractérisent l'un des plus lourds oiseaux capable de voler : le pélican. Son envergure de plus de 3 mètres lui permet de soulever ses 13kg (pour les plus gros) après un énorme effort et une course de prise de vitesse à la surface de l'eau , en battant vigoureusement des ailes. Une fois dans les airs, c'est un très bon planeur qui peut, en utilisant les ascendances thermiques, couvrir 500 km en un jour, volant jusqu'à 24 heures d'affilée.  A la nage leur vitesse peut atteindre plus de 50 km/h. Pour se qui est de la nage, leur patte palmées leurs permet une vitesse de 6 km/h.

 

 

On dénombre 8 espèces de pélicans :

- les pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus), les pélicans frisés (Pelecanus crispus), les pélicans à lunettes (Pelecanus conspicillatus) et les pélicans d'Amérique (Pelecanus erythrorhyncos) sont de grands oiseaux qui nichent et dorment à terre.

 - les pélicans gris (Pelecanus rufescens)et les pélicans à becs tachetés (Pelecanus philippensis) sont plus petits et nichent dans les arbres.

- les pélicans bruns (Pelecanus occidentalis) et les pélicans du Pérou (Pelecanus thagus) sont les seuls à plonger pour se nourrir

 

Le pélican frisé : le plus grand des pélicans et l'un des plus grands oiseaux du monde.

La disparition de son habitat, la raréfaction de sa nourriture et la pollution en font aujourd'hui une espèce en voie de disparition à l'état sauvage.

 

Bien que le bec des plus grands des pélicans puissent contenir plus de 10 litres d'eau, cet appendice ne leur permet pas une pèche suffisante.  Plutôt grégaires, ils préfèrent la pèche collective. De nombreux pélicans nagent en ligne, côte à côte, frappant la surface de l'eau de leurs ailes afin d'effrayer le poissons tout en les refoulant en direction de la rive. Une fois ce stratagème effectué et les poissons rabattus en eau peu profonde, les pélicans encerclent leurs proies et abattent leur bec dans l'eau à la recherche de nourriture. Leur bec ont une sensibilité tactile qui leur permet de détecter leurs proies sans les voir.

Les pélicans aussi utilisent donc une nasse et un filet de pèche mais, chez eux, le filet est : le groupe de pélicans, un cas particulier de chasse coordonnée. Ils doivent consommer entre 1kg et 1,5kg de poisson par jour et par pélican.

 

 

 Seuls les pélicans brun et du Pérou utilisent la technique de pèche des fous : ils plongent tête la première d'une hauteur de 10 à 20 mètres pour se saisir des poissons repérés au préalable.

 

 

Outre sa capacité à stocker de la nourriture, le sac gulaire du pélican sert de soufflet pour abaisser la température de son corps.

  

Une légende quelque peu exagérée :

Chaque couple pond, le plus souvent, deux œufs que le père et la mère couvent alternativement.  Durant les deux premières semaines les parents nourrissent leurs jeunes d'une bouillie liquide qu'ils régurgitent. Ensuite, ce sont les oisillons qui plongent la tête au fond du gosier des parents pour y trouver dans leur œsophage des morceaux de poissons sanguinolents. Les premiers observateur ont pu croire que les pélicans offraient des morceaux de leur cœur à leur oisillons, signe d'une dévotion parentale hors du commun. On leur a alors rapidement prêté la réputation d'être les meilleur parents au monde...

 

De cette légende Alfred de Musset a tirer un merveilleux passage d'un de ses poèmes :

 

Le Pélican  

extrait de La Nuit de Mai

Alfred de Musset

 

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les noirs séraphins t'ont faite au fond du cœur:
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.

 

Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

 

Lorsque le pélican, lassé-d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.

 

Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.

 

Lui, gagnant à pas lents une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.

 

Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;
En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'Océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur.

 

Sombre et silencieux, étendu sur la pierre
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur,
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.

 

Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant,
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.

 

Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.

 

Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur.

Leurs déclamations sont comme des épées:
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant,
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.

 



04/03/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres